Changer sa vie par la magie de la créativité (Territoire d‘Expression : relais vers la missive BILS + Interview)

L’été dernier j’ai rencontré une femme au moment où je m’y attendais le moins 💔

C’était en juillet. Je voulais faire un vide total dans ma tête et dans mon corps avant une intervention médicale. Partir. Juste : partir.

J’ai ouvert mon appli airbnb et scruté toutes les locations à 2h de route de chez moi. Le 1er jour c’était le désert, il n’y avait rien.

Quelques jours après j’ai repris mes recherches et j’ai trouvé : une petite maison dans la Sarthe avec un jardin particulier.

Dans le genre rapide à trancher : j’ai réservé, échangé quelques mots avec la propriétaire et c’était plié.

Le jour où je suis arrivée là-bas, j’avais l’esprit chargé et je n’étais pas très en forme. C’est une femme de la cinquantaine qui m’ accueillie. Hyper discrète, limite un peu abimée.

J’ai abrégé nos premiers échanges, je voulais être seule.

De jour en jour, cette femme prénommée Lydia venait prendre de mes nouvelles. Me déposer une part de gâteau ou me proposer de me servir dans son potager.

Je trouvais ça attentionné mais j’étais troublée par le décalage entre son attitude tellement fragile et toutes ses initiatives à mon égard. C’était un peu comme si j’avais affaire à un oiseau blessé qui essayait quand même de voler.

Et puis un jour, en voyant mon amour pour son jardin mirifique et ses recoins romantiques au charme fou, Lydia m’a invitée à visiter les espaces auxquels je n’avais pas accès.

Je découvrais l’histoire fabuleuse de chacune de ses plantes quand tout s’est arrêté. Explosant en larmes au milieu d’une phrase, Lydia m’a annoncé qu’elle devrait bientôt partir et tout quitter.

Je craignais d’avoir peut-être un peu abusé de mes questions pointues qui révèlent souvent les profondeurs malgré elles. Tout en ayant la sensation que Lydia avait attendu ce moment.

Quelques jours plus tard, j’osais lui proposer de l’interviewer pour remettre par écrit son histoire et partager publiquement le séisme qu’elle vivait. Parce que j’avais l’intuition que cette tranche de vie qu’elle m’avait confiée aurait une résonance chez plein d’autres femmes et peut être même hommes.

Cette histoire, c’est une histoire de coeur brisé, de deuil, de petite mort et de nouveau départ. Je dirais même : de recréation de soi.

Cet été là, le message de Lydia était encore à bas bruit mais il était clair : il n’est jamais trop tard pour se réinventer.

L’interview complet version 2022 [déjà 592 lectures] ⤵