“Les médias reprennent majoritairement les violentes controverses qu’ils détectent dans les réseaux, en faisant croire que cette information est essentielle et représentative de ce qu’il se passe.
C’est leur agenda, qu’ils imposent tous les jours dans l’urgence.
Ce n’est pourtant pas plus que 2% à 3% des contenus échangés par des milliards d’utilisateurs.
Ils ratent les signaux faibles du monde, les influences fondamentales, les fulgurances sociales, l’émergence de savoirs collectifs ou de nouvelles communautés … bref une richesse incroyable de données qui décryptent les causes de nombreux problèmes, racontent les vrais histoires de ce monde, avec souvent des solutions et des opportunités.
Notre de job est de révéler cette information.”
2. Mettre son intuition au cachot
Et combler les moindres espaces vides de son emploi du temps.
Fuir le recul autant que se noyer dans l’opérationnel.
Penser que la réflexion s’oppose à l’action !
Henri Poincaré allait jusqu’à dire que l’intuition était le « contre poison de la logique ». Un sujet tellement passionnant que j’en ai fait le sujet du 6e épisode de mon podcast PUNCHLINE et d’un article récent.
Mais quand ce sont des créateurs de marque eux-mêmes qui en parlent, c’est encore plus probant.
Mathilde, co-fondatrice de la marque nümorning (granola, porridges et autres créations culinaires made in Lyon dédiées au moment plein de promesses qu’est le petit déjeuner) témoigne.
> Pour goûter au plaisir du matin et oeuvrer avec optimisme chaque jour grâce à nümorning
« Quand on se lance sur le segment si concurrentiel des céréales du petit-déjeuner avec un capital de départ de 10k€, l’intuition devient une partie intégrante de son quotidien au risque de ne jamais prendre aucune décision. S’il est difficile d’expliquer ce qui guide notre intuition, nümorning m’a démontré qu’elle peut s’apprivoiser !
Le monde de l’entrepreneuriat est une des meilleures écoles pour apprendre à mieux comprendre et identifier nos forces et nos faiblesses mais aussi ce qui nous habite et guide nos choix.
3 ans après la création de nümorning, je suis bien plus confiante face à mon intuition, car je la sais nourrie de mes expériences (réussites et erreurs) passées ! »
3. Avoir un business plan sans plateforme de marque
Voir son entreprise à travers les lignes d’un tableur excel ou G-sheets sans vision ni volonté de s’engager au service du monde est une pratique idéale du “monde d’avant”. C’est voir le monde, la vie, les Hommes, en termes de ROI.
C’est penser “argent” avant de penser “valeur(s)”.
Et lire ces lignes avec un rire moqueur en pensant que “le but d’une entreprise est de créer de la valeur économique, pas de perdre son temps dans des considérations poétiques et philosophiques” est un symptôme avancé de la contamination par le “monde d’avant”.
C’est ne pas comprendre que le problème n’est pas d’avoir un business plan.
Mais de n’avoir QU’un business plan.
A l’inverse, vous pouvez réaliser que votre marque, en plus de sa raison d’être, a un certain nombre de missions, de valeurs et d’engagements. Qu’elle possède sa propre voi-x/-e, sa signature et son style. Qu’au delà de ses produits et/ou services, elle a la capacité de réunir les Hommes autour de causes fédératrices.
Cela me fait immédiatement penser à l’agence de voyages “Etendues Sauvages” créée par Laurent Guillot que j’ai découverte par hasard, lors d’une exposition photo magnifique “La nature dans la peau”. Au delà de son activité économique liée à la vente de voyages merveilleux et sur mesure, Laurent Guillot a su mettre en lumière la magie de la nature par le biais de la photographie animalière.
Faire ce choix c’est incarner une passion : le monde animal, des valeurs : le goût du beau et l’admiration du monde vivant, susciter l’envie : de voyage, de découverte mais aussi de respect de cette nature dont l’Homme du monde d’avant s’éloigne bien trop.
> Pour voyager respectueusement et retrouver (sa/la) nature avec Etendues Sauvages
4. Oublier le pouvoir des mots
Miser tout sur les visuels, les buzz, les images est une pratique dysfonctionnelle. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne marche pas, à court terme. Mais le “monde d’avant” n’est pas nécessairement un monde qui ne produit pas de résultat. C’est un monde qui produit des résultats court-termes au détriment de valeur durable.
Alors, pour prendre le contre-pied ou vous engager dans une voie plus solide, plus pérenne et génératrice de valeur durable, vous pouvez ou même, vous devez, reprendre le pouvoir sur les mots.
- La manière dont vous dites les choses en dit long sur qui vous êtes.
- La manière dont vous dites les choses, impacte en profondeur vos lecteurs, prospects, clients.
- La manière dont vous dites les choses, crée de l’engagement, des émotions profondes et du lien.
Soignez vos prises de parole, ne cédez pas à l’hégémonie de l’image et reprenez le goût de la plume. Vous verrez le plaisir que cela vous procurera et la valeur économique et humaine que vous génèrerez rien que par les mots.
5. Prendre ses clients pour des lapins de 6 semaines
Pardonnez moi cette expression imagée découverte lors de mon bref passage dans l’armée de l’air mais elle est efficace !
Pour rester embourbés dans le monde d’avant et embourbants, oubliez que vos clients ont des rêves, des idéaux, des valeurs et des aspirations. Persuadez-vous qu’ils tomberont dans le panneau de vos promotions à -70% dès le lancement de vos « nouveaux produits » sans se questionner sur vos marges.
Encaissez-les même en rupture de stock pour gonfler votre tréso. Continuez comme ça.
Ou…choisissez encore et toujours de servir. Le monde, les Hommes, la planète. En mettant vos stratégies et vos tactiques au service d’une croissance douce sans dommages collatéraux.
David, également co-fondateur nümorning est particulièrement sensible à ce sujet.
« La tendance « Green » sur laquelle surfent toutes les entreprises qui rivalisent d’engagements et de promesses pour déculpabiliser les consommateurs sur leur (sur)consommation, a des limites.
Difficile pour les consommateurs face à tout ça de faire la différence entre le #greenwahing opportuniste et les vrais acteurs du monde d’après.
Chez nümorning, la protection de la vie humaine (par l’alimentation), animale et végétale est au cœur de notre ADN.
La transparence est donc un « nobrainer » !
J’espère que notre honnêteté se ressent dans nos messages, nos engagements et nos créations. Parce que cela nous demande des efforts quotidiens. Mais nous n’envisageons aucune alternative. A l’inverse, je pense que les faux-discours s’essouffleront sur la durée.
Le monde change, Les gens ne sont pas des lapins de 6 semaines ! »
6. Ne pas connaître le #ThereIsNoPlanetB
Ce qui implique de ne pas comprendre que l’hyper croissance ou la “croissance dure” comme la désigne Bruno Breton, est assassine.
Ou encore de ne pas comprendre que si notre planète est en danger, nous sommes en danger.
L’écologie est un système complet auquel nous, humains, appartenons.
Les entreprises du “monde d’avant” l’ont non seulement oublié mais continuent à foncer tête baissée dans leur quête effrénée de productivité. A assumer leurs marges indécentes sur des produits médiocres à obsolescence programmée.
A générer une empreinte écologique dégoulinante sans jamais en rougir.
A se satisfaire de revenus rapides au détriment de tout le reste. Non seulement ces pratiques voire cultures d’entreprise sont obsoletes, mais (puisqu’il n’y a que ça qui compte pour elles) – délétères d’un point de vue économique !
Fatima Zaraba, Experte de l’entreprise socialement engagé nous partage son expérience auprès de dirigeants.
> Découvrir les missions de Fatima Zaraba
> Découvrir l’oeuvre artistique engagée de Daniel Garcia (extrait dans la gallerie ci-contre)
« Là où beaucoup de marques voient une contrainte « réglementaire » pesante se trouve pourtant LA recette pour créer de la valeur humaine et économique.
Entamer une démarche RSE, réfléchir à ses valeurs, se préoccuper de ses collaborateurs et de l’environnement, n’est plus un luxe de marques bien pensantes. C’est une nécessité. »
7. Penser que performance et esthétique sont incompatibles
Oui, si vous pensez qu’il faut aller vite et frapper fort donc que vous n’avez pas le temps de faire bien ou de faire “beau”, j’ai le regret de vous annoncer que vous êtes déjà bien enterrés dans le monde d’avant.
Mais il y a encore (et toujours) une voie de secours.
Patrick Daniels, l’un des 2 co-fondateurs de la toute nouvelle marque de textiles sportifs “AERTH” en témoigne mieux que personne, la performance et l’esthétique font partie de son ADN.
« Ce qui m’a littéralement poussé à créer Aerth avec mon associé Fabrice, est de pouvoir enfin proposer aux sportifs exigeants une nouvelle signature de la performance.
Cette notion de « nouvelle signature », est dans notre philosophie, une équation subtile entre le beau environnemental, le beau de la force mentale et le beau du dépassement de soi. Cette dimension esthétique haute, unie à une quête de performance qui élève, ouvre selon moi la voie d’un succès commercial pérenne. Nous en sommes absolument convaincus. »
Il y a urgence mais il y a également optimisme. Les analyses de Bloom montrent “la maturité et l’appétence des citoyens-consommateurs-salariés pour cette nouvelle modalité d’existence et de travail” (NDLR : envisageant une croissance plus douce).
Ce qui veut dire que les marques d’aujourd’hui (pour demain) ont la responsabilité de nourrir cette appétence.
Ce qui veut également dire que les citoyens-consommateurs et salariés (ou freelances ;)) que nous sommes tous avons la responsabilité de refuser les marques qui ne servent pas cette vision.
A moins qu’en plus d’être un entrepreneur du monde d’avant, vous soyez aussi un consommateur du monde d’avant. Double peine. Mais vous êtes libres.
Je vous en prie, choisissez bien.