Publication Linkedin – Octobre 2024 – Territoire d‘Expression : Entrepreneuriat x Lifestyle – Format Créatif : storytelling

Il m’est arrivé un truc dingue hier. Je ne sais pas si vous allez trouver ça magique ou insignifiant. Voir ça comme un échec ou une réussite. ❤️ ou 💔 ?

Il est 14:35.

Je sors d’un rendez-vous avec un ponte de la santé féminine (endométriose).
Je pendais être rassurée mais je suis hébétée.
Le mec est une référence.

Je suis venue lui poser des questions pointues.
Je m’attendais à des réponses pointues.

Desespérance.

Je n’ai eu droit qu’à un dessin approximatif de l’uterus, au cas où je ne connaîtrais pas mon anatomie puis à une question aux apparences anodines et qui pourtant me perfore :

‘Et sinon, vous avez déjà essayé la sophro ?”

140€ la consulte pour se faire suggérer un petit coup de méditation.

On n’est passé à deux doigts (ou à un speculum) d’un :
“Calmez-vous Madame, ça va bien se passer”.

J’ai envie de péter les murs mais je tiens trop à mes poings.
Le dédale médical n’est pas fini, je dois encore passer une écho.
Je navigue entre les murs livides de ce grand hôpital parisien.

Mission : rejoindre le rez-de-chaussée.
Malheur : je suis au 1er et il n’y a que des ascenseurs, pas d’escaliers.

Problème inexistant pour la plupart ; pour moi c’est un cauchemar.
Je suis claustro. Je ne peux pas rentrer dans un espace clos.

Trop d’IRM vous savez. Trop d’examens. Trop d’impressions d’être confinée avec des interlocuteurs bornés. Et un besoin maladif de liberté. Bref, ça ne se voit pas mais à ce moment-là je suis handicapée.

Heureusement, à 40 ans j’ai appris à faire la paix avec mes talents mais aussi avec mes fragilités.

Je me dirige vers l’accueil.

Une femme de la quarantaine me reçoit avec un regard qui semble murmurer :
“Je vous attendais”.

A tel point que je ne lui souffle que quelques mots :
“Je dois aller au rez-de-chaussée…”

Elle enchaîne direct :
“Et l’ascenseur ne vous arrange pas ?”

Je suis touchée. Quelle manière si délicate de reformuler ma phénoménale phobie.
Mais je ne suis pas au bout de mes surprises.

Elle ajoute :
“Si je viens avec vous, vous le faites ?”

Je suis eberluée. A tel point que je ne dis rien, si ce n’est :
“Oui ?”.

La nana prend son smartphone et ferme littéralement l’accueil à clé.
Elle laisse tout en plan et m’embarque avec elle.

Nous prenons l’ascenseur.
En 12 secondes c’est plié.

Je me sens un peu con et en même temps regonflée.

Je file faire mon echo et 30 min plus tard, même bazar : je dois remonter.

Je pense alors à mon ange gardienne de tout à l’heure et seule comme une cheffe, je reprends l’ascenseur.

Dès que la porte s’ouvre, je respire et relève la tête.
Boum. Je tombe à nouveau sur elle.

Stupéfaite de me voir sortir seule de la boîte mobile, elle pose sa main sur mon épaule et jubile : “vous êtes géniale, vous l’avez fait toute seule” !

Je pose ma main sur la sienne et chuchote : “c’est tout grâce à vous”.
Tout ça est un peu fou.

Je ne sais pas ce qui est le plus beau : d’avoir reçu de l’aide sans être jugée ou d’avoir embrassé de tout mon coeur, ma vulnérabilité.