La tendance actuelle est au minimalisme. Même pour l’écriture. Et c’est dramatique.

Il faut faire court, efficace, impactant.

Il faut attraper l’attention du lecteur et lui éviter le moindre décrochage.

Il faut « apporter de la valeur » en un temps record et faire « passer à l’action » quoiqu’il en coûte.

J’adhère au minimalisme éditorial quand il est au service de la clarté d’une idée.

Malheureusement, c’est rarement le cas.

Sur le web et les médias sociaux, le minimalisme s’est transformé en simplification outrancière de tout.

Jusqu’à réduire notre pensée.

Jusqu’à effacer nos singularités.

Jusqu’à rassembler tout le monde dans un même monde, dans un même moule : celui du copywriting sans âme et des templates.

C’est un fait :

99% des coachs « d’écriture » vous conseillent de virer les adverbes et les points d’exclamation de vos phrases.

Vous devez écrire pour vous aligner au niveau de compréhension d’un enfant de 7 ans.

Vous devez éviter les synonymes.

Vous devez rester basiques.

Pour vous amadouer, on vous parle d’Hemingway.

Il ne mettait presque pas d’adverbes, lui.
Il avait un style efficient et direct, lui.
Il ne se perdait pas dans les détails, lui.

Je suis d’accord, mais il s’agit Hemingway.
Ni de moi, ni de vous.

Promouvoir le minimalisme de la plume et de l’esprit comme un principe absolu ne fait rien gagner à personne à part l’illusion d’avoir été rentable.

Or l’écriture et la lecture ne sont pas des leviers de rentabilité.

Même dans le business.
Même sur Linkedin.
Même en 2024.

Ce sont des leviers d’expression au service du lien.

Ces mots ne sont pas une reformulation superflus : ils changent tout et portent une vision.

Tout comme le mot « plaisir » a un sens, qui n’est pas le même que « délectation », « joie », ou « jouissance ».

Cette diversité n’est pas une plaie, c’est une chance !

Cessons de promouvoir des concepts comme « la marque ou le monopole personnels » tout en sabrant notre langue et ses nuances « en même temps ».

Ici et ailleurs, je me battrai pour que la clarté et le style ne divorcent jamais.

Et j’amènerai toujours les personnes que je coach à ne renoncer ni à l’un ni l’autre.

Parce que la véritable écriture, celle qui frappe fort, longtemps et juste ;

Celle qui pénètre et transforme ;

Celle qui persuade et perdure ; ne peut se passer ni de l’un, ni de l’autre.